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 Caroline Becklett ( en cours )

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Caroline Becklett

Caroline Becklett


Nombre de messages : 1
Date d'inscription : 17/05/2008

Caroline Becklett ( en cours ) Empty
MessageSujet: Caroline Becklett ( en cours )   Caroline Becklett ( en cours ) Icon_minitimeDim 18 Mai - 0:50

CAROLINE BECKLETT


Imaginez un silence épais. Imaginez du mobilier à deux sous qui se veut luxueux. Imaginez des dizaines de photos bien encadrées de gens qui ne viennent jamais. Imaginez un papier peint à rayures roses et jaune crème. Imaginez une pile de magazines féminins. Imaginez une pièce sombre qui respire le renfermé. Imaginez enfin une vieille tante et vous aurez en tête l'environnement de Caroline Becklett.

Cela ne semble pas très plaisant mais c'est une vie comme une autre. On la trouvera très ennuyeuse et malsaine, mais c'est en vérité la situation rêvée pour développer certaines qualités comme le sens du secret, de l'observation, l'intérêt pour les petites choses, la lucidité, le goût des rencontres. On dira, vivre sans ses parents, avec une vieille tante, c'est triste. Mais de l'affection, Caroline n'en manquait pas ; Mandy était peut être à cheval sur les histoires de sang, elle était sans doute l'incarnation de la noblesse ruinée, elle avait un goût exécrable pour ce qui était le mobilier, c'était une pipelette infatigable, elle aimait les ragots et les magazines people, elle n'était pas du tout du genre à faire des câlins, et elle tenait des discours assez méchant sur les parents de sa nièce, mais elle était la seule personne qui ait jamais aimé Caroline, et cela faisait toute la différence.

On ne peut pas pour autant dire que la fillette était une enfant particulièrement enjouée. Elle n'était pas de nature triste non plus. Mais elle dégageait quelque chose de grave. Elle s'exprimait peu, comme si elle gardait toute parole superflue pour elle même. Sa bouche souriait souvent, mais de façon distraite, sans y faire vraiment attention ; elle n'était pas de nature rêveuse, au contraire, elle s'appliquait à regarder au delà des apparences. Elle passait la plupart de son temps à lire. Comme il n'y avait pas beaucoup de livres dans leur appartement, elle allait en emprunter à la bibliothèque. Elle aimait prendre un exemplaire de chaque genre, un livre pour enfant, un de science fiction, un autre de philosophie. C'était bien plus enrichissant que de s'enfermer dans un style.

Elle était d'ailleurs actuellement pelotonnée dans un fauteuil, un livre à la main. Ses yeux noisettes sautaient rapidement d'une ligne à l'autre, se laissant bercer par le rythme de l'histoire. Jusqu'à ce qu'elle entende le « clacfff clacfff » familier des chaussures à talons de sa tante qui avait la fâcheuse tendance de les faire glisser sur le sol. Caroline alla ouvrir la porte et s'arrêta un instant pour observer la silhouette de de Mandy. Cette dernière tournait autour de la soixantaine, et pourtant elle était grande et mince, quoique flasque : elle avait un visage rond aux traits fins comme dessinés au pinceau, bien qu'ils s'affaissent désormais sous les rides. Ses cheveux étaient longs, et blonds, parsemés de mèches grises. Elle portait uniquement des robes de soirées d'un assez mauvais goût, qu'elle achetait au puces. Elle se colorait les lèvres de rouge et poudraient ses joues de rose. C'était quelque chose d'assez particulier que cette tante.
Caroline lui offrit un sourire de bienvenu. Normalement, Mandy lui tapotait alors la joue avec affection, c'était sa manière de dire bonjour ; mais pas cette fois. Elle avait l'expression des jours spéciaux ( quand elles recevaient quelqu'un ou qu'elle achetait un nouveau meuble ) et tenait à la main une grosse enveloppe.

- « Caroline mon chou, j'ai une surprise ! fit elle de sa voix légèrement sûraîgue.
- Ah. répliqua calmement sa nièce. Mais Mandy ne fut pas vexée de ce manque de réaction : elle était comme ça. Sans se départir de son excitation, la vieille dame pénétra dans l'appartement tout en monologuant à haute voix.
- Tu ne peux pas savoir comment ça me soulage de recevoir cette lettre. Tu sais ce que c'est ? Tu sais? Non ? Eh bien je vais te le dire : c'est le résultat d'une longue ligné ma chérie, d'un passé quasiment sans tache ! Voilà comment on arrive en haut du podium mon chou, voilà comment. Phillip n'était qu'un petit accroc ; j'étais sûre que ça ne compromettrait pas ton avenir mon coeur, j'étais sûre. Allez, lis ta lettre, ne reste pas plantée là enfin. J'éspère que tu te comportera bien, moi qui me suis donné tant de mal ... »
L'esprit de Caroline se déconnecta lentement pour se concentrer sur ces mots qu'elle venait de lire : « Vous êtes acceptée dans la prestigieuse école de Blootherin. » Cela ne lui évoquait pas grand chose, Blootherin. Une école. De magie, bien évidemment ; cela faisait longtemps qu'elle avait découvert ses pouvoirs. Dans la famille des Becklett, on était toujours précoce, avait coutume de répéter Mandy. D'ailleurs, Mandy jacassait souvent sur les qualités et la pûreté de la famille, sur le sang pur qui coulait dans ses veines. Caroline écoutait toujours sans rien dire ; elle était de nature posée et réfléchie, et toutes ces histoires sanguines la laissaient perplexe. De toute façon, elle n'était pas pure, elle, puisqu'il y avait Phillip.

Enfin, Caroline leva les yeux de sa lettre. Mandy soupira. sa nièce n'avait pas l'air heureuse.
- « Mais Mandy, je ne peux pas y aller. Tu m'as dit que Blootherin était une école de sang purs.
- Eh bien il faut coire qu'ils sont plus coulants répliqua sa tante avec agacement. Elle lit dans le regard de la petite fille qu'elle n'était pas convaincue. Une autre enfant se serait contentée cette réponse et aurait été heureuse. Mais il lui semblait parfois que Caroline avait une notion du bonheur à des kilomètres de la sienne. D'une manière générale, elle était à des kilomètres de ce qu'aurait du être une Becklett. Elle n'avait pas le sens de l'autorité, semblait ne prêter aucune attention à son arbre généalogique, ne faisait jamais attention à son apparence physique, parlait à n'importe qui ... mais Mandy était persuadée qu'elle était le bijou de la famille. Elle avait quelque chose. La preuve, elle irait à Blootherin, la prestigieuse, la crème, l'école des véritables sang purs.

Caroline était une petite fille de onze ans à peine. Elle avait un visage ovale, des traits réguliers plutôt agréables à regarder. Ses yeux en amande étaient couleur noisette, très doux et très calmes. Ils dégageaient un magnétisme étrange, sondaient, jaugeaient, approuvaient. De larges boucles brunes tombaient sur ses épaules, dégringolaient dans son cou, sautillaient autour d'elle comme des ressorts, leur épaisseur contrastant avec sa petite taille. Sa peau étaient claire, se creusant de petites fossettes quand elle souriait. Elle avait une apparence tout ce qu'il y a de plus enfantine et mutine, mais on ressentait un sentiment très différent de l'attendrissement quand on croisait son regard. Il s'y lisait une gravité et un mystère peu commun chez les enfants.

- Merci Mandy. J'essayerais d'être à la hauteur. la voix posée de Caroline tira la vieille dame de sa rêverie. Avec un soupir de contentement, elle attira sa nièce contre elle et lui fit un câlin - chose extrémement rare. Elle se sentit remplie de tendresse envers cet enfant, et le jour ou elle l'avait receuillie inonda ses souvenirs.
Elle se rappelait de la voix brisée et furieuse de sa soeur. Elle se souvenait de Phillip, ce pauvre moldu de Phillip, la tête basse, comme si il demandait pardon. Jane avait toujours été de nature rebelle et inconsciente, stupide même. Mandy pouvait encore percevoir la colère des Becklett quand ils avaient réalisé que des décennies de sang purs avaient étés souillées. Sa propre colère à elle resurgit également. Ou étaient ils maintenant? En cavale quelque part, vivants comme des moldus, et la laissant seule avec une enfant sur les bras. Elle même avait du renoncer au luxe pour s'en occuper. Et des Becklett, il ne lui restait que des photos et quelques billets une fois par mois.
Pourtant, elle n'éprouvait pas de regrets. Caroline était l'enfant la plus intelligente qu'elle eut jamais connu, la plus dévouée. Tout le contraire de sa mère.

Caroline se sentit toute chamboulée également. Elle aimait Mandy, et la pensée de la quitter pour une année entière faisait se créer des grosses boules de plomb dans son ventre. Son univers se résumait à cet appartement sombre et à l'école primaire d'à côté ; d'un instant à l'autre, elle trouvait projetée dans un château en Ecosse, au milieu de sorciers au sang purs, aux moeurs étranges, et qui la détesteraient sûrement puisqu'elle n'était qu'à moitié pure. Un sentiment de peur l'envahit, un sentiment si violent et si détestable qu'elle crut qu'elle allait pleurer. Mais les larmes coulaient rarement sur ses joues, et une fois encore elle s'abstint. Caroline n'avait pas pour habitude de penser à elle même ; elle était entièrement dévouée au monde extérieur, et passait son temps à observer, à comprendre, à agir, à lire, et jamais elle ne se questionnait sur ce qu'elle ressentait ou ce qu'elle allait devenir. Depuis qu'elle était toute petite, elle avait remarqué que les autres étaient bien plus intéressants qu'elle même. Mais aujourd'hui, elle allait se retrouver seule, sans repères, sans Mandy, et cette pensée la terrorisait. Elle contenpla les grands yeux bleus de sa tante, les sillons creusés dans ses joues, ses lèvres au contour d'un rouge pétant, et réalisa que pendant un an, elle ne verrait plus tout cela, personne ne lui pincerait la joue, personne ne ferait plus rien du tout.

Caroline dut troquer ses stylos billes contre des longues plumes d'oiseaux, ses cartouches contre des flacons d'encre noire tachante. Elle abandonna ses cahiers à lignes pour des parchemins jaunis et craquants sous les doigts, son cartable avec des petits chats dessus fut remplacé par une sacoche en cuir, et Mandy lui acheta une baguette de bois de chêne à l'intérieur de laquelle un crin de licorne répandait sa magie.
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