Francesca M.Pirlo
4ème année à Abraxas Nombre de messages : 171 Maison : Abraxas Date d'inscription : 12/05/2008 | Sujet: Eternity is terryfing [Jason] Dim 25 Mai - 12:03 | |
| « J’aime pas les Dimanches aprèm’ »L’information citée ci-dessus fut reçue par son destinataire avec une totale indifférence. Ce dernier se contenta d’observer un instant son interlocutrice avant de retourner à ses occupations, nominalement se lécher la patte droite. Face au manque d’intérêt de son chat, la jeune fille soupira et replongea son regard dans les profondeurs du ciel. Tout aurait pourtant du être parfait. Il faisait beau, plus beau qu’elle n’aurait pu l’espérer. Un soleil de platine brillait aussi fort que possible, si fort qu’il faisait mal. Ses rayons de soleil s’abattaient comme des matraques ambrées sur le corps de l’Abraxas étalée par terre, et elle devait plisser les yeux, même à l’ombre, pour voir quelque chose. Cet astre sublime et terrible à la fois était encastré dans un dôme bleu et dur comme de la glace. L’éternité semblait merveilleusement condamnée à n’être autre chose qu’un vide superficiellement agréable, cachant sa cavité effrayante par une fine couche de poudre étoilée. Que n’aurait pas donné à cet instant la jolie blonde pour qu’un nuage, même le plus infime ne vienne troubler cette azur qui se révélait être tout aussi hypnotisant que le regard d’un serpent.
A cette idée, elle frémit. S’il y avait une chose que la jeune fille détestait, c’était d’être une proie. Non, elle préférait de loin tenir le rôle du prédateur. C’était cruel, certainement. Mais entre écraser ou être écrasé, que prendriez-vous ? Peu de gens répondraient qu’ils préféreraient la deuxième solution. Et ceux-là seraient regardés bizarrement par leur entourage. Non, ce choix qui se présentait si souvent à l’humanité était une question sans réponse. Une question rhétorique qui faisait la vie. Non, c’était plus que cela : c’était la question de la vie. Celle à laquelle tout les philosophes, tout les scientifiques, tout les prêtres, tout les êtres humains cherchaient une réponse. Et ils ne s’étaient pas encore rendu compte qu’il n’y en avait pas ; que la vie n’avait aucun sens. La vie, au fond, n’était qu’une série de coïncidence qui, s’ajoutant l’une sur l’autre, formaient le Destin. Destin que personne ne pouvait réellement prédire. Bien sûr, on prouvait deviner des choses. Mais c’était imaginer un futur sans coïncidence. Par exemple, si je vous disais que, ce jour étant un Dimanche, la jeune Mephisto allongée dans l’herbe allait se rendre en cours demain, je n’aurais sûrement pas tort. Cependant, si je prenais en compte le fait qu’il y avait une chance qu’elle tombe malade le soir même, qu’elle se démette une épaule en voulant soulever son cartable, ou tout simplement qu’elle décide de sécher, alors à ce moment, je ne pourrais plus faire de cette prédiction une certitude. Ce qui prouvait donc que, pour les humains du moins, la vie n’avait aucun sens. Mais peut-être qu’il y avait quelqu’un ou quelque chose qui savait. Pour qui les événements que nous autres pauvres mortels subissions avaient un sens. Et cette chose là, c’était la Réponse. Et on ne découvrirait cette réponse qu’à notre mort. Il ne fallait donc pas trouver la réponse à la vie, mais celle qui expliquait la mort.
Non, Francesca n’était pas dépressive. Elle aimait réfléchir, tout simplement. Dans son esprit, rien n’était réellement tabou. Comment pouvait-elle se cacher des choses à elle-même ? Les pensées, si elles restaient informulées, n’en étaient pas moins présentes et connues. Elle ne comptait pas s’empoisonner en les laissant pourrir dans un coin. Et sa soif de curiosité – soif insatiable qui énervait souvent son entourage – lui dictait de les affronter. Tout était à remettre en question, à interroger. Son point de vue était tour à tour objectif, subjectif, pris de l’opinion d’une tierce personne... Bref, elle aimait voir les choses d’autant d’angles que possible. Lorsque l’on regarde un tableau, on ne se concentre pas sur un carré en particulier de l’œuvre. Non ; on doit tout détailler, analyser et comprendre. Sinon, on n’apprend rien, ou alors mal. Et savoir mal, c’est pire que de ne rien savoir. Enfin, selon sa mère. Parce que lorsque l’on ne sait rien, on peut toujours apprendre. Mais lorsque l’on sait mal, il faut oublier pour pouvoir apprendre. Et oublier c’est parfois dur. Plus que l’on ne pourrait le croire, puisque l’être humain oublie tout ou presque.« C’est même pas marrant. Il est où, ce dragon ? »Phrase enfantine lâchée dans le vide. N’importe qui aurait pu dire à la Pirlo que les gens sensés ne partaient pas à la recherche de dragons. Ce à quoi elle aurait répondu que de nombreux chevaliers du Moyen-âge avaient passé leur vie à les combattre, et donc à les rechercher. Donc à moins que les chevaliers – et par conséquent les nobles en général – ne soient pas sensés, dans quel cas le monde avait été dirigé par des incapables toute sa vie, partir à la recherche d’un dragon était tout ce qu’il y avait de plus normal. Surtout lorsque l’on se nommait Francesca Oriane Mephisto Pirlo, comme la jeune fille ici présente. Jeune fille qui avait par ailleurs passé une journée plus que banale et cherchait donc un peu de divertissement. Quoi de mieux, donc, que de visiter la fameuse clairière du dragon ? Enfin, dragon c’est vite dit. Pour l’instant elle n’avait vu qu’un petit lézard qui s’était dépêché de s’enfuir devant son arrivée. Si c’était ça, leur dragon, alors les Sang-Purs de Blootherin étaient encore plus pitoyable qu’elle ne l’avait imaginé.
Oui, Francy était d’humeur massacrante. Elle n’aimait pas les Dimanches. Pourquoi ? D’une parce que c’était la fin du weekend. Et ça, ce n’était jamais beau. De deux, c’était le jour où elles faisaient ses devoirs pour la semaine, histoire de s’en débarrasser une fois pour toute. De trois, parce qu’à Blootherin, contrairement à Poudlard, il n’y avait pas de village où se rendre avec ses amis. Ah, son royaume pour un Honeydukes ou un Gaichiffon ! Il n’y avait rien ici. Nada. Le néant le plus total. Par conséquent, impossible de sortir prendre l’air. Elle étouffait ici. Car Francesca était quelqu’un qui avait énormément besoin d’espace, d’indépendance. Sans être claustrophobe, elle supportait mal qu’on la limite. Petite, elle avait énormément voyagé avec ses parents, et l’idée d’être condamnée à vivre dans un seul endroit lui semblait la pire des tortures. Imaginez donc son calvaire lorsque, en punition de son renvoi, elle n’avait pas été autorisée à sortir de la maison de famille de son été. A l’exception de son anniversaire. Mais c’était différent. Et techniquement, elle n’était pas sortie de chez sa famille : elle s’était tout simplement rendue dans une autre maison. M’enfin, cette histoire de vous intéresse sûrement pas. Ce sera pour une autre fois.
Allongée dans l’herbe, Francesca contemplait donc le ciel avec un regard perdu lorsque soudain, une ombre vint assombrir son horizon. | |
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